Le GERTS invite chaque année les étudiants des filières travail social, sociologie, sciences sanitaires et sociales et management de l’ISL/IU2S, ressemblés au sein de l’École des Sciences de la Société (ESSLIL), à suivre un cycle de séminaires. Cette année, il sera consacré à la citoyenneté des jeunes face aux « émeutes urbaines ».  

En France, la notion de citoyenneté occupe une place importante dans les débats publics. Depuis plusieurs décennies et au gré des événements tragiques, tels que le décès de jeunes issus des « banlieues défavorisées », la notion de citoyenneté questionne tant les journalistes, que les professionnels du monde social et les chercheurs en sciences humaines et sociales.   

La citoyenneté revêt tantôt une dimension juridique, tantôt une dimension politique, mais aussi des acceptions sociologiques.  Pour la première, la citoyenneté renvoie à un statut qui confère des droits et devoirs à des individus et aux critères d’accès à ce droit. Pour la seconde, elle interroge les liens qu’entretiennent la notion de citoyenneté et les concepts voisins comme l’idée de nation ou de démocratie.

Les sociologues, quant à eux, s’intéressent aux discours et pratiques dans lequel le sens civique s’est déposé ^[2] (Déloye Y, 1994).  « Être citoyen, c’est en effet non seulement être dans une relation avec un État, mais c’est aussi être membre d’une collectivité, à la fois juridiquement constituée, et socialement construite » (Neveu C, 2004). Par conséquent, la citoyenneté renvoie alors à « l’identification sociale d’un individu à un groupe, mais aussi au sentiment de faire partie d’un ordre politico-social vu comme juste ou injuste » (Roux G, Purenne A, Talpin J, 2023).  

Le 23 juin 2023, dans les Hauts-de-Seine, Nahel Merzouk, 17 ans, meurt suite au tir d’un policier au terme d’une course-poursuite et d’un contrôle routier à Nanterre. Suite à ce décès, des soulèvements violents, de collectifs jeunes issus de quartiers populaires, ont émergé en réponse aux « abus de la force publique ». Malgré les appels au calme, les émeutes ont affecté des quartiers étiquetés « quartiers politique de la ville », mais aussi des petites villes et villes moyennes, et ont entraîné la destruction de nombreuses infrastructures publiques et privées.   

Suite à ces événements que nous resituerons dans une perspective historique, les séminaires du GERTS souhaitent apporter des clefs de lecture pour comprendre comment les émeutes urbaines invitent à réinterroger et à (re)définir la notion de citoyenneté.